Les réserves d’eau potable dans le monde : la consommation

Etat des lieux réserve d'eau potable dans le monde

L’eau est une richesse que l’on consomme souvent sans modération. Mais les ressources s’épuisent et tous les spécialistes s’alarment des conséquences dramatiques que cette consommation excessive pourrait avoir pour la planète et ses habitants.

Au niveau mondial, on estime que les prélèvements sont de l’ordre de  3800 milliards de mètres cubes par an. Et l’on considère que 35% de ce volume, soit 1320 milliards, ne retournent pas à la source et qu’ils sont définitivement consommés.

D’un point de vue géographique il existe d’immenses disparités. Et soulignons qu’un pays riche en eau peut malgré tout se retrouver en état de stress hydrique si les prélèvements nécessaires dépassent ses ressources. C’est le cas notamment des pays en zone aride ou désertique. L’indice d’exploitation (ratio ressources/prélèvements) indique que la France, avec 20 %, se situe dans la moyenne des pays industrialisés, tandis qu’il n’est que de 1% au Venezuela, et qu’à l’opposé il dépasse 100% en Arabie Saoudite et en Libye.

La consommation d’eau par secteur d’activité

Intéressons-nous à présent à  la consommation d’eau par secteur d’activité.

Dans le monde, c’est l’agriculture qui consomme le plus d’eau douce (70% de l’eau prélevée principalement destinée à l’irrigation), très loin devant l’industrie (20%) et l’usage domestique (10%).

Consommation domestique et industrie

La consommation domestique ne comprend en effet que 10 % de l’utilisation mondiale en eau douce mais elle est très inégalement répartie, les ressources de chaque région du monde ayant influencé les modes de consommation depuis des décennies. Ainsi un Nord-Américain consomme environ 300 litres par jour et par habitant, un Européen, 100 à 200 litres, tandis qu’un habitant d’un pays en voie de développement ne consomme que quelques litres à une dizaine de litres par jour et par habitant.

Les industries utilisent 20 % des besoins mondiaux en eau douce. Il faut noter des différences très importantes entre les pays. Ainsi, dans l’Union européenne, l’industrie consomme plus de la moitié de l’eau douce (51%) devant l’agriculture (30%) et l’usage domestique (18%). L’Amérique du Nord a une consommation assez similaire avec 53% pour l’industrie, 34% pour l’agriculture et 13% pour l’usage domestique.

A l’opposé, l’Asie du Sud, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord ne consomment respectivement  que 2% et 5% pour l’industrie, et 7 % et 10% pour l’usage domestique.

Irrigation

Ainsi, à l’instar des régions précitées, la plupart des pays en voie de développement utilisent 90 % de leur eau douce pour irriguer leurs terres alors que les pays industrialisés n’en utilisent que 40 %.

Car dans les régions en voie de développement, c’est l’agriculture qui est la plus gourmande en eau (91% en Asie, 85 % au Moyen-Orient et en Afrique du nord ). L’irrigation est nécessaire pour avoir de bons rendements et pour pouvoir nourrir la population. Or, la forte croissance démographique de ces pays entraîne une augmentation des cultures et donc de l’eau utilisée pour l’irrigation. Il faut souligner qu’au cours du 20ème siècle, l’irrigation des terres cultivées a été multipliée par cinq notamment à cause de la croissance démographique. Depuis 1960, les agriculteurs ont augmenté de 60 % le prélèvement d’eau pour leurs terres.

Mais les systèmes d’irrigation ne sont pas toujours optimisés car la plus grande partie de l’eau s’évapore au lieu de nourrir les plantes. De plus, l’irrigation contamine souvent les eaux de surface et les eaux souterraines avec les produits chimiques utilisés pour les cultures.

On remarque que des rivières et des lacs s’assèchent ou deviennent trop pollués pour être utilisés. Les eaux souterraines ne sont pas davantage épargnées par la surexploitation et c’est un problème majeur.

Bilan

Pour conclure, on constate que les prélèvements d’eau ont été multipliés par plus de sept entre 1900 et 1995. Or, la population mondiale devrait dépasser les 9 milliards en 2025 et pourrait doubler d’ici la fin du XXIème siècle. Par conséquent les besoins en eau vont être fortement accrus alors que les ressources en eau sont passées de 17 000 mètres cubes par personne et par an à 7 500 mètres cubes en 1995 et qu’elle pourrait être inférieure à 5 000 mètres cubes en 2025.

La gestion des ressources en eau est donc un enjeu majeur de notre époque et l’on ne peut plus se contenter de consommer sans se préoccuper de l’avenir. Il est urgent d’agir en évaluant les problèmes au cas par cas et essayant de trouver des solutions adaptées pour préserver cette richesse inestimable.

Isabelle Gheleyns-Guedj

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