L’eau est vitale, c’est donc une ressource précieuse. Pourtant les habitants de notre planète oublient souvent que ces réserves ne sont pas inépuisables et le gaspillage est courant. C’est pourquoi les climatologues et les chercheurs ont lancé un signal d’alarme pour repenser la gestion de l’eau. Faisons un état des lieux des réserves d’eau potable dans le monde.
L’eau recouvre les trois quarts de la surface de la Terre pour un volume total estimé à 1400 millions de kilomètres cubes. Mais 97,2 % de cette eau est salée, l’eau douce ne représentant que 2,8 % de l’ensemble avec 35,2 milliards de mètres cubes.
Un volume relativement stable dans le temps. Ainsi en 4,6 milliards d’années, on estime que la quantité d’eau perdue équivaut à une hauteur de 3 mètres sur la totalité de la surface de la Terre. On peut en déduire une bonne constance des volumes mais qui, avec le monde moderne, ne cesse de s’appauvrir.
Répartition de l’eau
Les 2.8 % d’eau douce sont ainsi répartis:
– 2.15% de glace polaire
– 0.63% d’eaux souterraines (nappes phréatiques)
– 0.02% d’eaux de surface (lacs, fleuves, rivières…)
– 0.001% d’eau atmosphérique
Si on retranche la glace polaire, il ne reste donc que très peu d’eau douce directement utilisable: l’homme ne peut utiliser que moins d’1% du volume total d’eau présent sur Terre.
Ce sont les cours d’eau, les réservoirs naturels ou artificiels (baies côtières, lacs, fleuves, cours d’eau, barrages…) et les nappes d’eau souterraines. Il faut donc protéger cette denrée rare et veiller à ce que cette eau ne soit pas polluée.
Heureusement, cette eau douce se renouvelle: ainsi la Terre est traversée par un flux d’environ 43 milliards de mètres cubes par an (eau de pluie – évapotranspiration – évaporation), soit environ 16 000 litres par personne et par jour.
Volume d’eau disponible
Le volume annuel d’eau accessible et utilisable est finalement estimé à 15 000 milliards de mètres cubes, soit 2400 mètres cubes par an et par habitant de la planète. Plus d’un quart des ressources renouvelables se trouvent en Amérique latine.
Il est important de souligner que cette moyenne ne prend pas en compte les disparités géographiques et que la répartition de l’eau est très inégale entre les régions du monde.
Pour commencer, notons que la surface océanique est nettement plus importante au Sud qu’au Nord et que le continent antarctique est recouvert d’une calotte épaisse de glace, alors que le Nord ne dispose que de la calotte du Groenland et de la glace qui flotte sur l’océan Arctique.
De grandes disparités
Le CIEAU souligne que « ces contrastes dans la répartition de l’eau liquide et solide renforcent les disparités dans la répartition de l’eau atmosphérique. Il existe, en effet, de grandes différences régionales liées aux variations de rayonnement solaire, qui ont une incidence entre les pôles et l’Equateur et d’Est en Ouest, selon les circulations atmosphériques et les barrières de reliefs. L’essentiel de l’eau atmosphérique se trouve particulièrement le long des Tropiques, zones d’intense évaporation des eaux chaudes de la surface océanique ».
Il y a une dizaine d’années, les Nations-Unies ont qualifié de « puissances de l’eau » neuf pays qui concentraient alors 60 % des ressources d’eau douce : le Brésil, la Colombie, le Congo, la Russie, l’Inde, le Canada, les États-Unis, l’Indonésie et la Chine.
Par exemple en Russie, le lac Baïkal, avec 23.000 milliards de mètres cubes d’eau, constitue l’une des plus grandes réserve d’eau potable dans le monde. Il est classé au Patrimoine mondial de l’humanité pour la richesse de sa faune.
Précisons que les puissances de l’eau d’hier peuvent se trouver aujourd’hui dans des situations difficiles liées au changement climatique ou à la surexploitation. Ainsi, l’Inde est finalement aujourd’hui en état de stress hydrique très important.
Un nombre croissant de régions touchées par le stress hydrique.
Le stress hydrique est défini par une ressource en eau insuffisante (inférieure à 1.700 mètres cubes par personne et par an) et une demande qui dépasse les ressources disponibles. Actuellement, 17 pays souffrent d’un stress hydrique extrême. Il s’agit surtout des pays chauds, en particulier le Moyen-Orient et le nord de l’Afrique, le phénomène étant amplifié par le réchauffement climatique. Les pays les plus affectés par le stress hydrique sont le Qatar, Israël, le Liban, l’Iran, la Jordanie, la Libye, le Koweit, l’Arabie Saoudite, l’Erythrée, les Emirats Arabes Unis, l’Inde, le Pakistan, le Turkménistan, Oman, le Botswana.
Notons que 25% des habitants sur Terre vivent dans des zones arides et disposent de seulement 2% des ressources mondiales d’eau.
Il existe enfin de grandes disparités au sein d’un même pays qui peut présenter à la fois des régions désertiques et des régions inondées. C’est notamment le cas de l’Inde dont certaines régions bénéficient de la mousson et d’autres sont désertiques. Ou de la Libye qui exploite avec le Tchad, l’Egypte et le Soudan, le gigantesque aquifère des grès de Nubie qui contient 150 000 milliards de mètres cubes d’eau souterraine, et qui est pourtant en état de stress hydrique.
Compte tenu de ces éléments et du fait que l’eau n’est pas inépuisable, nous devons tout faire pour préserver cet élément vital, être attentif à notre consommation d’eau et repenser la gestion de l’eau de façon globale.
Isabelle Gheleyns-Guedj, Rédactrice Eco L’Eau
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Ayant grandi en Normandie, en bord de mer, dans un climat doux et humide, l’eau ne me semblait pas un sujet crucial il y a quelques décennies. J’étais alors plus préoccupée par la pollution et d’autres sujets environnementaux: vivre en respectant la nature et en étant éco-responsable me semblait une évidence.
C’est en devenant maman que j’ai commencé à m’intéresser vraiment à l’eau, à sa qualité, à sa disponibilité, et je me suis alors documentée sérieusement.
De même, les nombreux scandales d’eau contaminée, notamment aux Etats-Unis, m’ont profondément indignée. J’ai alors pris conscience que si individuellement nous n’avons pas beaucoup de pouvoir, en revanche la diffusion d’informations conduit à une sensibilisation collective qui peut avoir des répercussions très positives pour l’environnement.
Il est vital de préserver la planète car nous n’en sommes pas propriétaires, nous ne faisons que passer et devons laisser une Terre aussi riche et belle que nous l’avons trouvée. Chacun de nous est concerné et peut agir à sa manière.
C’est pourquoi je souhaite partager avec vous mes recherches et les sujets qui me passionnent car « les petits ruisseaux font les grandes rivières » et plus nous serons nombreux à nous mobiliser et à œuvrer pour notre planète, plus celle-ci a de chances de rester la Planète Bleue.