Venise submergée par la vague du tourisme de masse

Venise

Chaque année, environ vingt-huit millions de personnes visitent la Sérénissime, ce qui en fait l’une des villes les plus visitées au monde. Bien que l’activité touristique soit importante pour l’économie de la ville, elle est néfaste pour l’environnement et notamment pour l’eau. Si le tourisme de masse nuit à Venise, il n’est toutefois pas le seul responsable des problèmes rencontrés par la cité, puisque les changements climatiques contribuent à renforcer les difficultés.

Une ville sur l’eau

Tout d’abord, il est important de rappeler la situation de Venise. La ville se trouve au centre d’une lagune dans la mer Adriatique. Elle est composée de cent vingt-quatre îles séparées par cent soixante-seize canaux, l’un des plus célèbre étant le Grand Canal . La ville a été édifiée sur un sol sablonneux et marécageux. Pour construire des bâtiments, les Vénitiens enfoncèrent donc des troncs d’arbre dans le sol sous les fondations afin d’éviter les effondrements. Ce sont ces pilotis qui permettent à la cité d’exister et de perdurer.

Une montée des eaux préoccupante

La montée des eaux à Venise est un sujet qui occupe les esprits depuis fort longtemps. Et il devient de plus en plus inquiétant compte tenu de l’évolution récente, au point que certains pensent que la Cité des Doges finira par être engloutie. En effet, le phénomène de montée des eaux est en partie causé par l’afflux de bateaux aux alentours de Venise. D’énormes paquebots de croisière traversent la cité depuis des années. Chaque navire déplace un volume d’eau équivalent à sa surface immergée et produit également d’importantes vagues. Cela fragilise terriblement les fondations de la ville. La montée des eaux est également due à l’effondrement des îles vénitiennes. En effet, la ville s’enfonce au fil des ans dans la mer ce qui provoque l’augmentation du niveau de l’eau.
Il faut aussi noter que  « l’ Aqua Alta », signifiant « eaux hautes » frappe Venise plusieurs fois par an. Elle s’explique par des marées importantes, et provoque régulièrement des inondations dans la cité. Certaines perturbations météorologiques comme la pluie ou l’orage en sont aussi la cause et les dérèglements climatiques renforcent ce phénomène.

Un tourisme de masse polluant

Le tourisme des croisiéristes est aussi source de pollution des eaux. En effet les paquebots utilisent un fuel lourd, qui est encore plus polluant que celui des camions. Ils produisent donc de l’oxyde d’azote, de l’anhydride carbonique, de l’oxyde de soufre et des poussières. Chaque navire génère autant de pollution que quatorze mille voitures. On a d’ailleurs remarqué que pendant le confinement de 2020, les eaux de Venise ont retrouvé leur clarté suite a l’arrêt des activités touristiques.

Quelles solutions pour préserver la cité ?

Afin de faire face aux dangers qui menacent la Sérénissime, le gouvernement italien a pris certaines mesures et a notamment interdit aux gros navires de circuler à leur guise dans Venise. Ils ne pourront plus emprunter le canal de Saint-Marc ou de la Giudecca. Les bateaux amarreront désormais dans le port industriel de Marghera. Cette règle s’applique aux navires de plus de vingt-cinq mille tonnes ou de plus de cent quatre-vingt mètres de long depuis le 1er août 2021.
A titre individuel, il est recommandé d’éviter le tourisme sur un paquebot de croisière et de privilégier un séjour de quelques jours dans la Sérénissime, afin de permettre aux Vénitiens de vivre du tourisme. Et pourquoi ne pas faire un petit tour en gondole, cela permet de découvrir la ville d’un autre point de vue tout en étant écologique et d’aider également l’économie de la ville, car malgré le grand nombre de touristes à Venise, certains dépensent au maximum le prix d’un repas avant de repartir sur leur gros paquebot.
Les mesures prises récemment sont essentielles mais sans doute encore insuffisantes pour endiguer les problèmes rencontrés par cette ville magnifique. Il appartient à chacun de nous d’envisager un tourisme responsable pour sa préservation.

Alix Guedj

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