La piscine biologique : entre loisir et écologie

piscine écologique

Nager entre deux eaux ? C’est maintenant possible avec la piscine biologique. Alliant esthétique et respect de l’environnement, économique et facile à entretenir, faune et flore y cohabitent alors dans un écosystème vertueux, propice à la baignade. Quelles alternatives éco-friendly ce nouveau type de piscine présente-t-il donc ? Ce concept, apparu dans les années 80 en Australie, a notamment été appliqué en Allemagne, Suisse et Hollande, avant d’être récemment  importé en France.

Un fonctionnement naturel

De grande envergure, cet étang de baignade est constitué de trois zones : l’aire de baignade, celle de lagunage, et la zone de régénération. La première, communément appelée « bassin de natation », est notamment équipée d’un filtre et d’une écumoire, afin d’assurer la propreté de l’eau. La zone de lagunage est une composante essentielle de la piscine : en effet , elle a pour rôle d’assainir, d’épurer et de filtrer naturellement l’eau grâce à l’écosystème qu’elle abrite. Enfin, la zone de régénération permet d’oxygéner l’eau, et se situe souvent dans le même bassin que la lagune. L’eau circule ainsi à partir d’un schéma prédéfini d’une zone à l’autre, afin d’éviter sa stagnation, favorisant sa propreté et sa transparence. Elle est alors aidée par une pompe, ou une zone de débordement, qui lui permettent d’affluer de la lagune au bassin de natation. Enfin, une piscine naturelle s’agrémente souvent d’une petite cascade ou d’un ruisseau afin de favoriser l’oxygénation de l’eau. 

Un cadre optimal

Avec ses trois bassins, la piscine écologique apparait particulièrement mangeuse d’espace. En effet, afin de fonctionner de façon optimale, l’aire de lagunage doit être au moins de la même dimension que celle de baignade. Ainsi, pour une zone de natation de 40 m2, la piscine devrait au moins comprendre une aire de 80, voire 90 m2. Cependant, des modèles réduits sont également disponibles sur le marché, et il est possible de séparer la zone de lagunage de celle de baignade et de les relier à l’aide d’une pompe, permettant une plus grande élasticité dans la formation de la piscine. De même, la forme des différents bassins peut également varier selon le goût, permettant d’établir un cadre naturel aux courbes libres. Enfin, l’emplacement de cette piscine revêt aussi une importance de premier ordre. Ainsi, celle-ci doit être placée dans un endroit mi-ombragé : tandis que les plantes de la lagune ont besoin de luminosité pour grandir, une trop forte exposition engendrerait non seulement la prolifération d’algues et de bactéries, mais aussi l’évaporation de l’eau.

Un écosystème prolifique

Avant de s’attaquer à la construction de sa piscine, plusieurs étapes préalables sont nécessaires : s’enquérir des éventuelles démarches administratives, et définir son emplacement. Ensuite, il est vivement recommandé de faire appel à un pisciniste, non seulement pour la construction du bassin ( terrassement, étanchéité, installation de la pompe… ), mais aussi afin d’établir de manière optimale l’écosystème de la zone de lagunage. Cette dernière rassemble en effet de nombreuses plantes aux vertus particulières. Trois sortes de végétaux sont alors nécessaires au bon fonctionnement de la piscine.

Une flore dense

Les plantes oxygénantes, sous-marines, ont pour rôle de maintenir un milieu riche et sain, et une eau limpide. En effet, nécessaires à la survie de la faune, elles libèrent du dioxygène grâce à l’action de la photosynthèses et dépolluent l’eau. C’est notamment le cas de la violette d’eau ( ou hottonie des marais ), du nénuphar et de la renoncule aquatique, qui, outre leur vertu esthétique, préservent l’écosystème. De même, l’élodée, plante robuste, ou la pesse d’eau, placée en bordure du bassin, assurent l’oxygénation de la piscine.

Les plantes épuratrices permettent, pour leur part, de filtrer et assainir l’eau par le procédé de phytoépuration : les bactéries et micro-organismes présents dans le système racinaire de ces végétaux absorbent les polluants pour les décomposer en matière minérale. Cette technique a pour but le traitement des nitrates, des phosphates, des métaux polluants et de la plupart des agents biologiques infectieux présents dans l’eau. Les plantes hautes comme les bambous, roseaux et massettes , entrent dans cette catégorie, de même que la jacinthe d’eau, le souci d’eau et l’alisma, aux qualités décoratives.

Enfin, certaines plantes accentuent la régénérescence naturelle de l’eau, telles que le jonc ou la laiche.

Une faune en développement

La profusion des plantes développées en lagune permettra alors l’installation d’une faune aussi indispensable. Ainsi, des petits crustacés comme les daphnies ou les aselles permettront l’épuration de l’eau, des insectes comme les gerris ou punaises d’eau élimineront les moustiques, et libellules et grenouilles pourraient coloniser votre lagune, permettant le bon fonctionnement de votre zone de baignade. Néanmoins, il faut préciser que certaines espèces comme les poissons sont à éviter : ceux-ci pourraient endommager l’écosystème développé dans la lagune, et favoriser l’installation et la prolifération d’algues.

Un entretien modéré

Avant le premier bain, il faut tout d’abord attendre l’installation de l’écosystème qui assure la pureté de l’eau. Il est ensuite nécessaire d’éviter les produits chimique comme certaines crème s solaires ( cf notre article : Nos conseils pour économiser l’eau cet été ), qui risqueraient de polluer l’écosystème. Particulièrement économe sur le long terme, la piscine biologique est peu chronophage, et la majeur partie de son entretien réside dans le taillage des plantes de la lagune une à deux fois par an. En effet, bien qu’un entretien régulier des parois de la piscine soit nécessaire afin d’éliminer les algues ( une fois par semaine en pleine saison et tous les mois en hors saison ), l’écosystème de la zone de lagunage assure la majeure partie du nettoyage de l’eau, qui s’autorégule grâce à la biocénose. D’autre part, nul besoin de traitements au chlore, à l’eau de javel, aux U.V, ou autres biocides : une piscine naturelle favorise au contraire le développement d’un écosystème vivant afin d’épurer l’eau. Enfin, l’hivernage n’est pas nécessaire pour une piscine biologique.

Un investissement qui vaut le coût

Malgré ses nombreux avantages, cette piscine naturelle requiert un investissement bien plus important qu’une piscine traditionnelle. Cependant, elle n’est pas encore soumise à imposition et son entretien est également bien moins onéreux : les produits chimiques lui sont inutiles, la filtration de l’eau est naturelle, son entretien est quasiment inexistant, son hivernage n’est pas requis, et le bassin n’a pas besoin d’être vidé, économisant des quantités considérables d’eau.

Afin d’aménager le pourtour de votre piscine naturelle, n’hésitez pas à vous référer à notre article : Le xéropaysagisme ou l’art de (bien) cultiver son jardin.

Victoire Guedj

 

Autres publications